Samedi 9 juin 2012 : Penser la « colonialité » pour dépasser le post-colonialisme

Le concept de colonialité renvoie dans la littérature plutôt militante à toutes les formes de domination politique d’un groupe par un autre, qu’elles procèdent du genre, de l’ethnie ou d’autres autoritarismes plus ou moins insidieux. Nous voudrions élargir cette notion aux traces de la période coloniale plus ou moins conscientes qui persistent dans les imaginaires collectifs. Et, pour cela, construire le terme de colonialité sur le même mode que « professionnalité » proposé par l’équipe de Jean Furtos pour traduire comment les acteurs articulent leur professionnalisme avec leur personnalité dans l’exercice de leurs fonctions. Ainsi la combinaison de colonialisme avec personnalité exprimerait comment chacun combine héritage historique et l’imaginaire qui s’ensuit avec sa vie quotidienne, personnelle ou professionnelle.

Cette réflexion vient en prolongement des samedis précédents où l’altérité condescendante de l’homme occidental sur le sauvage et le préhistorique a été débattue. Nous voudrions poser cette fois la question de la traduction dans les faits, discours et pratiques du quotidien d’une telle colonialité, au-delà des gesticulations électorales. Et, dans le même geste, d’imaginer les moyens intellectuels et politiques qui permettraient de dépasser cet imaginaire dans lequel nous restons désespérément englués.

Programme
Étienne Le Roy
 : De la situation coloniale en Afrique à la colonialité dans la prise en compte de la différence culturelle au sein de la justice française des mineurs.
Nicole Armoudon : Une école en Guyane, chez les bushinengués, frontaliers avec le Surinam Voir le résumé de sa thèse (2015)
Stéphane Tessier : Trouver les traces de colonialité dans deux espaces cinématographiques : le succès d’« Intouchables » et l’insuccès de « l’ordre et la morale ».

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