Samedi 18 juin 2011: Patrimoines, cultures, héritages,

La France se distingue par une forte politique patrimoniale, identifiant les monuments dignes d’intérêt, classant ceux qu’elle souhaite conserver, creusant préventivement dès qu’un chantier se présente, fabriquant ce faisant une représentation hyper-mémorielle d’elle-même aussi bien à usage externe touristique qu’à usage interne politique. Sans contester l’immense importance de connaître d’où provient ce que l’on pense aujourd’hui, cette fossilisation de la pierre n’entraîne-t-elle pas avec elle la volonté de pétrification du vivant ? Qu’en est-il aussi de l’héritage immatériel dont tout être humain bénéficie à la naissance ? Langues, usages, désirs sont-ils muséifiables et exposables en des galeries que l’on visite ? Qui peut se targuer de porter la Culture avec un grand C ? Est-ce le Louvre comme on l’entend souvent présenté comme étalon, la cité de l’immigration ou le musée des Arts et Traditions Populaires ?

La question se pose d’autant plus que les notions d’« identité nationale », de se sentir « chez soi » reviennent à la surface après quelques décennies d’oubli.

Se pose aussi la question de l’immatériel virtuel et de sa conservation. Comment garder trace de ce souffle numérique qui chaque jour s’évanouit dans les méandres des fibres optiques ? Mais symétriquement n’est-ce pas un nouveau moyen de partager à l’infini le patrimoine en le dématérialisant ?

Interventions :
Étienne Le Roy : Le patrimoine et le développement durable : d’un mot valise à un concept pivot d’une nouvelle gestion foncière
Léa Yung Ramielson : Secondes funérailles à Madagascar et mise en ligne Internet du patrimoine familial : usages et symboles virtuels Famadihana Lea.
Stéphane Tessier : Comment s’est construit l’actuelle notion française du patrimoine : A propos du livre de Nathalie Heinich, La fabrique du patrimoine (Ed.MSH, 2009)

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