14 septembre 2009 : le choix des élites politiques: les décideurs à propos de « Neuilly sa mère »

Un film a fait semble-t-il un tabac cet été : « Neuilly sa mère », bien qu’il ait été boycotté par les salles de cette charmante bourgade. Bien sûr, construit sur le modèle de « Bienvenue chez les ch’tis », il reproduit le schéma d’une communication possible entre mondes a priori incompatibles et met en scène, au-delà des luttes des classes, un avenir commun encore envisageable. Rassurant. C’est un procédé assez facile et bourré de clichés. Même si le montage est intéressant, le geste ne va pas bien loin et les « racailles » de la cité Picasso ou les élèves de Saint Exupéry ne sont pas crédibles. Des caricatures bon enfant qui ne traduisent pas le réel abîme qui existe entre ces groupes.

Néanmoins, ce film décrit le processus actuel de sélection des élites républicaines, produites forcément parmi les plus favorisés, parmi ces fils de… qui décident, un soir adolescent de malaise ou de rêve utopique, de dominer, conscients aussi de disposer des outils pour ce faire, de baigner dans un environnement construit pour instiller l’idée que cette progéniture n’est pas de même nature que les autres, que leur sommeil est autre, tout comme leur souffle, voire leur m… . Là c’est le médecin, témoin de leurs questions intestinales, qui parle. Mais précisément, élevés dans l’idée que leur identité, leur vie et leur destin sont hors du commun, combien en ai-je vu totalement désemparés devant un simple pet foireux qui leur semblait impossible, indigne de leur rang ! Et pourtant, ils persistent à penser qu’Ibiza ou je ne sais quelle autre destination branchée ne tourne pas au même rythme que Denfert Rochereau ou Kasané (Botswana).

La question qui se pose est dès lors, ne serait-il pas possible de sortir de cette fatalité qui veut que le prochain président soit choisi au Racing du Bois de Boulogne ? (Si tant est qu’il faille un président).

Les contributions que nous voulons développer dans le samedi de REGARDS du 7 novembre 2009 vont justement dans le questionnement de cet état de fait en posant la question de la finalité de la mondialisation: est-il possible de réduire les inégalités ou la « pauvreté » (définie sur quelle base?), en injectant de l’aléa dans le processus de sélection, y mettre de l’éventuel, et donc de l’espoir et de l’engagement chez des individus autrement relégués dans les marges du pouvoir? Mais aussi quelles inspirations tirer de répartitions locales du pouvoir dans des univers culturels africains certes géographiquement éloignés, mais en 1789, Athènes était vingt siècles plus loin.

Et que retenir des expériences ici et maintenant de démocratie participative?

Bref, laissons-nous penser!

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